Base navale de Mers El-Kébir

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Base navale de Mers El-Kébir
Image illustrative de l’article Base navale de Mers El-Kébir
Deux sous-marins de classe Kilo à la base navale en 2017.

Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Type Base navale
Allégeance Armée nationale populaire
Branche Forces navales algériennes
Localisation
Ville Mers el-Kébir
Coordonnées 35° 43′ 24″ nord, 0° 42′ 09″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Algérie
(Voir situation sur carte : Algérie)
localisation

La base navale de Mers El-Kébir est une base navale créée en 1937, durant la période de l'Algérie française. Depuis 1968, il s'agit de la principale base navale algérienne, constituée d'un ensemble d'installations militaires et navales situé dans la rade de Mers el-Kébir, dans la wilaya d'Oran.

Histoire[modifier | modifier le code]

La base navale fut d'abord un port romain du nom de Portus Divinis (port des dieux)[1]. Elle fut régulièrement occupée par les Espagnols qui en prirent possession en 1505 sous le cardinal Cisneros et la gardèrent jusqu'en 1792.

Les Français occupent Mers el-Kébir en 1830, puis agrandissent le port et le dotent du phare Saint-André[2] (détruit durant la Seconde Guerre mondiale).

En 1937, l’amiral Darlan fait créer la base navale pour tenir la méditerranée coté africain[3]. Au moment de la défaite française, en , une escadre importante s'y trouvait.

Attaque de la base navale en 1940[modifier | modifier le code]

Le , une escadre de la Royal Navy se présenta devant la base navale et remit un ultimatum au vice-amiral d'escadre Gensoul, lui donnant le choix entre le ralliement au Royaume-Uni, un désarmement des navires dans un port de la Martinique ou un sabordage. Le vice-amiral d'escadre Gensoul refusa les trois options et tergiversa afin de gagner du temps. Constatant les préparatifs d'appareillage des navires français, les bâtiments britanniques ouvrirent le feu et coulèrent le cuirassé Bretagne. Le croiseur de bataille Dunkerque, le cuirassé Provence et le contre-torpilleur Mogador, gravement touchés, furent mis hors de combat. 1 297 marins français trouvèrent la mort dans ce combat inégal, car les bâtiments français, étant en cours de désarmement et amarrés « cul à quai » à la jetée, ne pouvaient manœuvrer. Il s'agissait pour Winston Churchill d'éviter que la flotte française tombe aux mains des Allemands. Dans ses Mémoires de guerre, Churchill explique le dilemme terrible qui s'est posé au gouvernement britannique, habitué depuis l'arrivée de Hitler au pouvoir à l'absence totale de respect par ce dernier de tous les accords passés. Le gouvernement britannique, dans l'attente d'une tentative d'invasion du Royaume-Uni — prévue par les Allemands sous le nom de « opération Lion de mer » — à la suite de la déroute française, a considéré ne pas pouvoir prendre le risque de voir un gouvernement collaborateur en France livrer un jour ou l'autre la flotte à Hitler, les flottes française, allemande et italienne combinées devenant une menace sérieuse pour la Royal Navy. L'État français ne rompit pourtant pas ses relations avec le Royaume-Uni. De Gaulle justifia plus tard cette attaque des Britanniques.

Indépendance de l'Algérie[modifier | modifier le code]

Les accords d'Évian du , qui reconnaissaient l'indépendance de l'Algérie, autorisaient la France à conserver sa base durant 15 ans, mais la France se retira au bout de cinq années seulement.

Par la suite, en dépit des demandes de la part de l'Union soviétique d'utilisation de Mers El-Kébir comme base navale pour une partie de sa flotte en Méditerranée, le gouvernement algérien refusera mettant en avant un « neutralisme scrupuleux »[4].

Principales infrastructures[modifier | modifier le code]

Installations maritimes[modifier | modifier le code]

Infrastructures terrestres de la base[modifier | modifier le code]

Infrastructures aériennes[modifier | modifier le code]

En prévision du retrait français de la base aérienne de Lartigue à Tafraoui du fait des accords d'indépendance, la France construit en 1963 pour son compte la base aérienne 180 Bousfer, active du 1er avril 1964 au 31 décembre 1970. En 1971, cette base aérienne est remise à la force aérienne algérienne.

Formations opérationnelles implantées[modifier | modifier le code]

Bâtiments de projection et de commandement[modifier | modifier le code]

Porte-hélicoptères Kalaat Béni Abbès de classe San Giorgio.

Sous-marins d'attaque[modifier | modifier le code]

Six sous-marins lance-missiles de classe Kilo, mis en service entre 1987 et 2019 :

Frégates[modifier | modifier le code]

2 Classe Meko 200 :

2 Classe Koni :

Autres bâtiments[modifier | modifier le code]

  • Différents patrouilleurs
  • Bâtiments de lutte contre les mines et de soutien à la plongée
  • Bâtiments amphibies
  • Bâtiments de soutien et de ravitaillement
  • Bâtiments spéciaux et d'expérimentations
  • Remorqueurs

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Gilbert Meynier, L'Algérie des origines de la préhistoire à l'avènement de l'islam, Paris, La Découverte, coll. « Sciences humaines et sociales » (no 314), , 236 p. (ISBN 978-2-7071-5937-3), p. 213
  2. Le phare Saint-André de Mers el-Kébir
  3. « Mers el-Kébir », Revue des deux mondes, no février 1968 quinzaine 2,‎ , p. 517 (lire en ligne) [PDF].
  4. Irina Gridan et Gaëlle Le Boulanger, Les relations militaires entre l'Algérie et l'URSS, de l'indépendance aux années 1970, Outre-Mers. Revue d'histoire, Année 2007, 354-355 pp. 37-61

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]